samedi 26 février 2011

Rectification du clavier (suite)

Deux choses m'intriguaient dans le clavier récupéré de l'ancien instrument :
  • - l'extrémité de la touche 2,
  • - l'absence de limitation de la course des touches des feintes à l'avant des touches.
J'ai décidé d'y remédier.

La touche 2.

L'extrémité de cette touche est bizarre (vous avez dit Bizarre ?) comme si un sautereau s'y était coincé lors d'un mouvement du clavier lors d'une transposition, et que pour décoincer le tout, il avait fallu des coups de ciseaux (à bois) !


Aspect de la touche n°2

Cela occasionne un espace trop large entre les touches 2 et 3 (3 à 4 mm) pouvant occasionner à nouveau un "coinçage" de sautereau dans l'espace inter-touche. Je décide donc d'augmenter la largeur de la touche à cet endroit.
Pour ce faire, un passage à la scie à ruban permet d'avoir un côté "franc"


Rectification de la touche 2

sur lequel je viens coller un petit morceau de bois de 3mm d'épaisseur.


Remise à la largeur voulue de la touche 2 (vue de dessous).

Puis, sur le dessus, je remets un morceau de feutre similaire à celui des autres touches.



Touche 2 après rectification.
C'est quand même mieux !

Garnissage de l'avant du clavier.

Dans un clavecin, il y a essentiellement trois manières de limiter la course des touches :
  • la française, par arrêt des sautereaux sur le chapiteau,
  • la flamande, par arrêt des touches sur une baguette collée au-dessus du peigne du clavier.
  • l'italienne, par arrêt des touches au niveau de l'avant du clavier.
La manière française a l'inconvénient de provoquer des vibrations dans le chapiteau, principalement dans le medium, vibrations qui peuvent générer des bruits surtout si le chapiteau n'est pas bien serré dans ses montants.

La manière italienne a le mérite de la simplicité, et de l'absence de bruit à partir du moment où la planche avant du clavier est bien rembourrée de feutre.
Or, sur ce clavier, la planche avant est trop étroite, et on ne peut pas mettre de feutre pour limiter la course des feintes. Je décide donc d'élargir cette planche de 2 cm, en collant simplement une planchette additionnelle.


Extension de la largeur de la planche avant du chassis du clavier

Puis, ensuite, je recharge cette planche de feutre pour arrêter la course des touches.


Garnissage de feutre de l'avant du clavier.

Avec ce feutre, l'enfoncement des touches ("dip") est de 7 mm, provoquant un mouvement de 10-11 mm au niveau du sautereau, compte tenu du rapport avant/arrière des longueurs des touches (qui est de l'ordre de 1,45).

L'enfoncement des feintes est un plus grand, on verra plus tard comment recharger un peu le dessous des feintes, si nécessaire.

Graphitage du peigne.

Pendant le séchage du collage de la planche avant, j'en profite pour graphiter, avec du crayon 2B, les fentes du peigne pour bien les lisser et les lubrifier, afin de limiter au maximum bruits et frottements.


Graphitage des fentes du peigne.

A suivre ....

mercredi 23 février 2011

Rectification du profil de la courbe

Les vacances de Noël étant déjà très loin, et après quelques soucis de santé, j'ai repris le chemin de l'atelier.

Tout d'abord, j'ai vérifié par un montage à blanc que le sommier était bien sur ses montants, avec le contre-sommier, le clavier, les registres, et qu'il n'y avait que des problèmes d'ajustement.


Montage à blanc du sommier

En fait, après discussion avec des amis facteurs, le noyer américain se prête mal à cette fonction; j'ai cru qu'il avait les mêmes propriétés que le noyer français; il n'en est rien! J'ai donc commandé un sommier en chêne, sur quartier, car du noyer français, il n'y en a plus !

En attendant, je me suis attaqué à la rectification de la courbe du fond, après avoir enlevé le chevalet qui est resté plusieurs semaines dans sa forme, et qui la garde !

J'ai installé le fond verticalement sur mon établi pour être plus à l'aise pour travailler, et, après avoir affuté la lame de ma wastringue, je rectifie le profil pour qu'il soit :

- selon une courbe de courbure "monotone" décroissante,
- avec un bord "d'équerre" par rapport au plan du fond.


Montage du fond, verticalement sur l'établi, pour rectification de la courbe.

A chaque passage (un peu délicat car on est souvent en bout de fil), je vérifie l'équerrage du bord.


Vérification de l'équerrage du bord

Et on fignole en ponçant !

A suivre ....