lundi 26 mars 2012

Cintrage de la contre-éclisse courbe.

Il s'agit maintenant, une fois que les équerres sont en place, de positionner les contre-éclisses sur lesquelles sera collée la table d'harmonie.

Si pour l'échine (le dos) et la queue cela ne pose que des problèmes de mesure et d'angles, la contre-éclisse doit être courbée "dans la forme". Ce bois de tilleul, de 17*37 mm, se déforme bien avec de l'eau.

Pour faciliter le cintrage, je découpe à la scie japonaise, de petites fentes, espacées d'un cm au début puis peu à peu un peu plus espacées, au fur et à mesure où le rayon de courbure s'agrandit. Les fentes ne dépassent pas la moitié de l'épaisseur du bois.


Traits de scie sur la contre-éclisse courbe.
Puis, je laisse tremper la partie qui va être courbée 24h dans l'eau de ma baignoire !
En positionnant bien l'extrémité de la queue, progressivement, en serrant peu à peu avec des serre-joints sur chaque équerre, la contre-éclisse entre dans la forme.


Cintrage de la contre-éclisse courbe

Il ne reste plus qu'à attendre le séchage, avant de coller !

A suivre !...

mercredi 22 février 2012

Collage des équerres

Il s'agit maintenant de coller les équerres, d'abord sur la partie courbe, puis le long de l'échine.

Les équerres 3 à 6 côté éclisse courbe.

Les équerres 7 à 10 côté éclisse courbe

Pour la queue, je m'aperçois que le plan du Grimaldi ne comporte aucune équerre pour tenir la contre-éclisse de la queue, sinon juste l'équerre du coin droit (avec la partie courbe).
Or sur "A tempo giusto", mon précédent italien, il y en avait une.
Bizarre, Bizarre, vous avez dit "bizarre", comme c'est bizarre ! (Louis Jouvet)


 Le plan du Grimaldi est à gauche : on distingue l'équerre du coin droit (gauche sur la photo), mais point d'équerre vers la queue. Erreur du relevé ?
Le plan de D. Way à droite montre une équerre pour soutenir la contre-éclisse de la queue. Je décide donc de rajouter une équerre aux 2/3 de la queue.

Montage des équerres sur la queue de l'instrument.

Il faut bien retenir un peu l'effort de tension des cordes basses, même si autrement il se rapporte sur les contre-éclisses de l'échine et de la partie courbe.

Enfin, je colle les 4 équerres de l'échine (côté gauche de l'instrument), ainsi que 4 raidisseurs du fond, selon le plan du Grimaldi.

Pour faire tout ce travail, j'ai presque utilisé un pot de colle.

Au fait quelle colle ? On me pose souvent la question.

Jusqu'à présent, j'utilisais la colle Titebond jaune, fournie avec les kits. C'est une colle aliphatique qui est relativement rapide, et qui est quasiment indécollable.


Titebond hide glue

Pour ce projet, sur les conseils judicieux d'Alain Anselm, j'utilise de la "hide glue" du même fabricant. Elle est plus lente, et en principe se décolle à l'eau. Elle est couramment utilisée pour les restaurations d'instruments, car les collages sont ainsi réversibles. Et elle colle bien !

Prochaine étape : cintrage de la contre-éclisse courbe et pose des contre-éclisses.


A suivre ...

samedi 18 février 2012

Collage du contre-sommier

Le froid des 15 derniers jours a quelque peu refroidi mon ardeur à l'atelier : il n'y faisait que 12° C, et c'est limite pour le bonhomme et aussi pour l'efficacité de la colle ! Maintenant que la température est remontée à 16°C, je peux continuer ! (Nota : l'atelier est chauffé indirectement par la chaudière à gaz de mon chauffage central).

En face le sommier se trouve le contre-sommier (Belly rail). Il est composé de deux parties : une partie basse, épaisse, collée verticalement et transversalement sur le fond (lower belly rail), et une autre, plus mince, collée sur la partie haute de la première, côté registres (lower belly rail).

Cette planche est destinée à recevoir la partie avant de la table d'harmonie, elle doit donc être au même niveau que le sommier qui sera plaqué avec du noyer de 3mm d'épaisseur.


Collage du contre-sommier (partie haute)

Le collage est maintenu par des serre-joints et des vis à l'arrière de la partie basse.

Il va falloir maintenant disposer les équerres et les renforts du fond.

A suivre ...

samedi 4 février 2012

Collage du sommier.

Une fois les montants collés, il ne reste plus qu'à coller le sommier en le fixant bien sur ses montants (3 vis à gauche, 2 à droite).


Collage du sommier
Pendant le séchage, je prépare les gorges pour le collage des équerres sur le fond.


Gorges pour les équerres

A suivre ...

mercredi 25 janvier 2012

Collage du montant gauche

Après le montant droit, il faut maintenant coller le montant gauche qui va supporter le sommier.


Préparation du montage (dessous dessus)

En plus des serre-joints, le collage est maintenu par deux vis de 6*40 mm.

Avec un bon filet de colle, le tout est mis sous presse pendant quelques heures.


A l'endroit, cette fois-ci !

Prochaine opération : montage et collage du sommier.

A suivre ...

lundi 23 janvier 2012

Collage du montant droit de la caisse

Il est temps de commencer le montage de la caisse. Je décide de coller d'abord les montants, le droit, puis gauche, sur lesquels viendra le sommier.
Après avoir fait des avant-trous, en positionnant à sec le montant droit sur le côté droit du fond, et vérifié le tout, je colle ce montant avec deux vis dans le fond (deux de 6*40 mm et une de 5*50 mm), plus 5 serre-joints.

Collage du montant droit du sommier

A suivre ...



Finition de la table d'harmonie

Après avoir collé le chevalet principal, il faut aussi coller la brisure (ou crosse brisée), caractéristique des chevalets italiens.


Collage de la brisure du chevalet

Ces opérations étant terminées, on rebouche les trous laissés par les clous par des extrémités de cure-dents en bois. On met un point de colle, on casse et on ponce.

 Rebouchage des trous.

Maintenant, il s'agit de pointer le chevalet, c'est à dire d'y enfoncer des petits clous d'un mm de diamètre, sur la couronne. Je m'aide d'un registre que je fais glisser le long de l'échine, parallèlement à lui même, pour pointer à chaque intersection avec le chevalet, percer, puis clouer ces petits clous en laiton, en les laissant dépasser d'environ 3mm.

Démarrage du pointage


Détail du pointage.


Extrémité du chevalet.

La dernière opération sur la table consiste à la renforcer, par en dessous, par trois barres. Ces barres évitent à la table de fléchir sous le poids des cordes, tout en la laissant résonner le plus possible.

Je mets trois barres conformément au plan du Grimaldi 1697. La précédente table n'en avait que deux. Elles sont en épicéa scié sur quartier, comme la table.



Les trois barres.

Le barrage est longitudinal, c'est à dire grossièrement parallèle au chevalet, mais comme le fil de la table est incliné par rapport à l'échine, les barres croisent le fil à 50° environ.

L'extrémité des barres est affinée, selon la tradition, pour laisser un maximum de souplesse sur les bords.

Extrémité des barres.
Afin d'éviter le décollement des extrémités, on renforce le collage à cet endroit en collant une petite pièce de tissu léger (technique importée de la facture française du 18ème siècle).



Et voilà, la table est prête; il ne reste plus qu'à faire la caisse pour la recevoir...

A suivre ...


lundi 9 janvier 2012

Collage du chevalet

L'année 2012 commence fort, et les opérations sérieuses vont commencer, car tout est quasiment prêt.

Tout d'abord, j'ai un peu aminci la table sur les bords (2,5 à 2,7 mm), surtout côté des aigus, avec un petit rabot de luthier.

Cure d'amincissement de la table


Vient le moment délicat du collage du chevalet sur la table. Après avoir pris les repères de l'emplacement du chevalet, j'ai mis la colle sur la table (pour éviter qu'elle ne coule du chevalet), puis cloué le chevalet dans ses trous déjà utilisés pour le cintrage. Ces trous seront rebouchés plus tard avec des cure-dents.
Puis, ensuite, n'ayant pas de "ciel de barrage", en plus des 12 clous, le chevalet est maintenu très fermement sur la table par une série de tasseaux et des serre-joints. J'avais déjà utilisé cette technique sur "A tempo giusto".

Collage du chevalet


Détails du dispositif de pressage du chevalet contre la table.
A suivre...




mercredi 21 décembre 2011

Préparation du sommier

Au printemps dernier, j'avais approvisionné une belle planche de chêne massif de 30mm d'épaisseur pour en faire un sommier. Stocké au sec à l'étage du pavillon, il s'agit maintenant d'en faire un sommier.
Pour ce faire, je me sers du sommier que j'avais réalisé à l'angle voulu en noyer américain (qui ne convenait pas) pour le coller à la planche rectangulaire et préparer la découpe à l'angle.

Collage des deux pièces

Cet assemblage, stable, va me permettre de découper le sommier à la scie circulaire.

Par ailleurs, j'ai décidé de plaquer le sommier, dessus et dessous, avec du noyer américain de 3mm d'épaisseur, ce qui donnera un contraste de couleur. Ce placage sera fait à fils croisés, ce qui doit limiter encore plus toute déformation du sommier et respecter la règle des nombres impairs de planches dans un contre-plaqué. Le placage du dessous jouxtera toutefois les montants, donnant une épaisseur réelle du sommier de 33mm. Les montants faisant 72mm de haut, le plan du sommier sera à 72+33 = 105 mm, ce qui correspond à la cote visée de 102mm pour faire reposer la table d'harmonie qui fait elle aussi 3mm.

J'en profite pour positionner les sillets et vérifier la longueur à c'' (corde courte, qui est de 26,5cm actuellement).

Positionnement des sillets sur le placage du dessus de sommier.

Enfin, je commence à repérer, sur le placage, l'emplacement des chevilles, en me servant d'un registre pour s'assurer de la régularité des espacements, et un outil de marquage bricolé avec une pointe d'accroche. L'angle de la corde entre la partie cheville et celle comprise entre le sillet et le chevalet est de 8°. La première cheville est définie par ses cotes dans le plan par rapport à la situation de la première corde d'''# sur le plan.

Marquage de l'emplacement des chevilles avec un registre comme repère.

A suivre ...

lundi 19 décembre 2011

Usinage des pièces

La nécessité d'attendre une aide pour le collage du chevalet me permet de terminer l'usinage des pièces nécessaires au montage de la caisse : équerres, renforts de fond, arcs-boutants.

Les équerres, disposées sur le pourtour du fond, sont destinées à supporter par dessus les contre-éclisses (ou liner), et sur le côté les éclisses. Ces équerres sont destinées à reporter sur le fond les efforts de tensions des cordes qui seront accrochées sur les contre-éclisses.


Equerres et barres de renfort

Il y en a une quinzaine; elles sont usinées à grain perpendiculaire au fond, ce qui me parait plus solide pour résister aux efforts (nota : sur le défunt clavecin, le grain était parallèle au fond, mais je n'ai observé aucune "déchirure" du bois sous l'effort).

Les barres de renfort sont des tasseaux de 20mm chanfreinés. Ils sont destinés à empêcher le fond de se tordre, car les efforts de tension des cordes sont rapportés sur le fond via les équerres. (Contrairement à la facture flamande où le fond est rapporté sur la caisse et ne supporte aucun effort.)

Toutes ces pièces sont en cèdre, bien évidemment.

Les équerres possèdent deux épaulements : l'un (A) sur lequel sera collé la contre éclisse, le second (B) servira uniquement de support au serre-joint lors des collages des contre-éclisses et éclisses.


Bien entendu, il faut calculer la hauteur des équerres et de l'épaulement A, de telle façon que la contre-éclisse affleure le plan de repos de la table (ici la cote définie au départ est 102mm), conformément au plan du Carlo Grimaldi 1697.

L'assemblage de l'équerre sur le fond m'a longtemps questionné. Le plan indique un assemblage avec une rainure profonde. J'ai trouvé plus simple de faire un assemblage "à lamelles" qui ressemble à celui des tenons et mortaise, et simple à faire. Il permet a priori une très bonne solidité, de par les surfaces encollées, dans le sens transversal des efforts.


Détail de l'assemblage à lamelle
Une vis viendra parfaire la pression lors du collage, au bord du fond, et vient résister à la composante de basculement de l'équerre.


Equerre en place (pour essai de vérification du principe)

Montage pour l'usinage des gorges avec la lamelleuse

Enfin, je prépare les arcs-boutants, à section octogonale (comme sur le plan).


Section octogonale des arcs-boutants (très grossi; 21 mm entre faces principales)

A suivre ...