mercredi 30 novembre 2011

Positionnement du chevalet

Après avoir découpé la table délicatement et l'avoir réservée, je positionne le plan sur le fond où sont restées les marques des pointes qui ont positionné le chevalet lors de son cintrage. Je superpose les trous du plan et les marques sur le fond et les colorie en rouge sur le plan.


Positionnement du chevalet sur la table, à travers le plan.

Puis, ayant glissé et positionné la table entre le fond et le plan, je cloue le chevalet sur la table, à travers le plan, en faisant bien attention de bien aligner les trous existants dans le chevalet et les trous repérés sur le plan. Ceci va produire des marques sur la table qui me serviront ensuite pour positionner le chevalet lors de son collage.


Repères de positionnement du chevalet sur la table
(chevalet déplacé)

J'en profite pour couper le chevalet à la bonne longueur et tailler à l'angle la crosse brisée.



Crosse brisée

Prochaine opération délicate : le collage du chevalet sur la table.

A suivre ....

samedi 26 novembre 2011

Préparation de la découpe de la table

Ricardo m'a livré cette semaine les éclisses en cyprès, mais il n'y avait pas assez de bois pour faire une table en cyprès, ce qui aurait été l'idéal.

La table d'harmonie sera donc en épicéa, scié sur quartier et assemblé à 27° de l'échine.
Maintenant que le fond est à la dimension voulue, j'ai donc ressorti la table qui séchait depuis plus de 6 mois, à l'étage, pour la positionner sur le fond, et prendre les repères de découpe.


Positionnement de la table sur le fond

Par en dessous, en suivant la courbe du fond on trace au crayon la marque de découpe de la table.


Tracé de découpe de la table.

Il ne reste plus qu'à découper .... délicatement.

A suivre ...

samedi 16 avril 2011

du cyprès, enfin !

Depuis que j'ai démarré ce projet, j'étais à la recherche de bois de cyprès. En effet, essence méditerranéenne, le bois de cyprès est le matériau de choix, associé au cèdre du Liban, pour un clavecin italien.
Mais, tant chez les marchands de bois, que chez les facteurs, on me disait : "Impossible, on n'en trouve plus !".

Pourtant, en début d'année, j'ai fait la connaissance par Internet, de Marc, facteur installé en Allemagne, qui, entre autres discussions très techniques sur la facture de clavecin, m'a proposé un quartier de cyprès qui était au fond de son atelier depuis 20 ans, et qu'il n'aura plus l'occasion d'utiliser car il doit prendre sa retraite bientôt.

Après une longue négociation sur le prix (aie! aie !), je suis allé ces jours-ci à son atelier ( 1600 km AR ...) chercher un bloc de 2,55m de long d'un morceau de cyprès, taillé sur quartier, et d'environ 30 cm de rayon. Une pièce introuvable, et rare (d'où le prix .....).

Le quartier d'origine faisant 4,20m , Marc en a quand même gardé un bout, pour un petit italien .... on ne sait jamais !


Coupe du quartier de cyprès


Au coeur du bois !

A partir de cette pièce, Ricardo devrait pouvoir me débiter des éclisses de 6 mm d'épaisseur pour Opus-5.


A suivre ....

samedi 26 février 2011

Rectification du clavier (suite)

Deux choses m'intriguaient dans le clavier récupéré de l'ancien instrument :
  • - l'extrémité de la touche 2,
  • - l'absence de limitation de la course des touches des feintes à l'avant des touches.
J'ai décidé d'y remédier.

La touche 2.

L'extrémité de cette touche est bizarre (vous avez dit Bizarre ?) comme si un sautereau s'y était coincé lors d'un mouvement du clavier lors d'une transposition, et que pour décoincer le tout, il avait fallu des coups de ciseaux (à bois) !


Aspect de la touche n°2

Cela occasionne un espace trop large entre les touches 2 et 3 (3 à 4 mm) pouvant occasionner à nouveau un "coinçage" de sautereau dans l'espace inter-touche. Je décide donc d'augmenter la largeur de la touche à cet endroit.
Pour ce faire, un passage à la scie à ruban permet d'avoir un côté "franc"


Rectification de la touche 2

sur lequel je viens coller un petit morceau de bois de 3mm d'épaisseur.


Remise à la largeur voulue de la touche 2 (vue de dessous).

Puis, sur le dessus, je remets un morceau de feutre similaire à celui des autres touches.



Touche 2 après rectification.
C'est quand même mieux !

Garnissage de l'avant du clavier.

Dans un clavecin, il y a essentiellement trois manières de limiter la course des touches :
  • la française, par arrêt des sautereaux sur le chapiteau,
  • la flamande, par arrêt des touches sur une baguette collée au-dessus du peigne du clavier.
  • l'italienne, par arrêt des touches au niveau de l'avant du clavier.
La manière française a l'inconvénient de provoquer des vibrations dans le chapiteau, principalement dans le medium, vibrations qui peuvent générer des bruits surtout si le chapiteau n'est pas bien serré dans ses montants.

La manière italienne a le mérite de la simplicité, et de l'absence de bruit à partir du moment où la planche avant du clavier est bien rembourrée de feutre.
Or, sur ce clavier, la planche avant est trop étroite, et on ne peut pas mettre de feutre pour limiter la course des feintes. Je décide donc d'élargir cette planche de 2 cm, en collant simplement une planchette additionnelle.


Extension de la largeur de la planche avant du chassis du clavier

Puis, ensuite, je recharge cette planche de feutre pour arrêter la course des touches.


Garnissage de feutre de l'avant du clavier.

Avec ce feutre, l'enfoncement des touches ("dip") est de 7 mm, provoquant un mouvement de 10-11 mm au niveau du sautereau, compte tenu du rapport avant/arrière des longueurs des touches (qui est de l'ordre de 1,45).

L'enfoncement des feintes est un plus grand, on verra plus tard comment recharger un peu le dessous des feintes, si nécessaire.

Graphitage du peigne.

Pendant le séchage du collage de la planche avant, j'en profite pour graphiter, avec du crayon 2B, les fentes du peigne pour bien les lisser et les lubrifier, afin de limiter au maximum bruits et frottements.


Graphitage des fentes du peigne.

A suivre ....

mercredi 23 février 2011

Rectification du profil de la courbe

Les vacances de Noël étant déjà très loin, et après quelques soucis de santé, j'ai repris le chemin de l'atelier.

Tout d'abord, j'ai vérifié par un montage à blanc que le sommier était bien sur ses montants, avec le contre-sommier, le clavier, les registres, et qu'il n'y avait que des problèmes d'ajustement.


Montage à blanc du sommier

En fait, après discussion avec des amis facteurs, le noyer américain se prête mal à cette fonction; j'ai cru qu'il avait les mêmes propriétés que le noyer français; il n'en est rien! J'ai donc commandé un sommier en chêne, sur quartier, car du noyer français, il n'y en a plus !

En attendant, je me suis attaqué à la rectification de la courbe du fond, après avoir enlevé le chevalet qui est resté plusieurs semaines dans sa forme, et qui la garde !

J'ai installé le fond verticalement sur mon établi pour être plus à l'aise pour travailler, et, après avoir affuté la lame de ma wastringue, je rectifie le profil pour qu'il soit :

- selon une courbe de courbure "monotone" décroissante,
- avec un bord "d'équerre" par rapport au plan du fond.


Montage du fond, verticalement sur l'établi, pour rectification de la courbe.

A chaque passage (un peu délicat car on est souvent en bout de fil), je vérifie l'équerrage du bord.


Vérification de l'équerrage du bord

Et on fignole en ponçant !

A suivre ....

dimanche 14 novembre 2010

Cintrage du chevalet

Le cintrage du chevalet est une opération délicate, car il faut mettre en forme un morceau de hêtre, sans le casser....

Trempage.

Pour cela, je laisse le chevalet tremper 24 heures dans l'eau, pour l'assouplir un peu (sur un mètre, côté des aigus, là où la courbe est la plus forte), dans un tuyau de PVC fermé à une extrémité.


Trempage du chevalet

C'est quelque chose que j'ai déjà fait sur "A tempo giusto".

Cintrage du chevalet sur "A tempo giusto"

Pour le tenir en place, j'ai préparé une bonne douzaine de clous, "paddés" avec du carton, que j'enfoncerai à travers le chevalet, après avoir percé un trou, pour le clouer sur le fond, pour qu'il reste en place.


Clous "paddés"

Pour bien le cintrer, il faut aussi le chauffer. J'utilise alors mon fer à vapeur.

Début du cintrage

Et tout doucement, je pousse le chevalet vers l'arrière. Dès qu'il commence à rentrer dans le gabarit : je perce, et je cloue.

En moins d'une heure, le chevalet est en place, dans le gabarit, solidement fixé au fond. Il ne reste plus qu'à bien le laisser sécher !


Cintrage terminé

Tant que j'y suis, je découpe le fond à la scie sauteuse (pour le mettre à la dimension), à environ 11 cm du chevalet (comme sur le plan du Grimaldi).

Découpe du fond à la scie sauteuse.

Il va falloir ensuite rectifier la courbe, pour avoir une courbure homogène, et rendre le bord strictement vertical. Ceci se fait à la wastringue (rabot à deux poignées).


Rectification à la wastringue.
C'est tout pour aujourd'hui !

A suivre ....

jeudi 11 novembre 2010

Gabarit de cintrage du chevalet

Le chevalet.

Grâce à un ami, facteur réputé (Merci Alain), j'ai obtenu deux chevalets italiens, en hêtre, qui attendaient sagement au fond de son atelier une destinée musicale.
Le profil est tout à fait idoine.

Profil en coupe du chevalet

Comme il est d'usage sur les italiens, je termine l'extrémité par une petite volute, à ma façon.



Volute d'extrémité du chevalet

Préparation du gabarit de cintrage.

Maintenant, il faut préparer un gabarit pour cintrer le chevalet et lui donner la forme déterminée.
Pour cela, je transfère d'abord sur le fond la courbe dessinée sur le papier par l'intermédiaire de petits trous effectués point par point avec un clou et un marteau.


Transfert de la courbe du chevalet, sur le fond.

On remarque les petits trous sur le fond.

Avec des restes de sautereaux (en poirier), à une distance de 5 mm correspondant à l'écart entre l'endroit où seront les pointes sur le chevalet, et la face interne, je cloue sur le fond des petits bouts de bois en les laissant toutefois mobiles autour de la pointe. (Clous de 1mm et trous de 1,2 mm). Et j'en mets autant que de besoin, surtout au départ de la courbe. Ces petits bouts de bois vont servir en quelque sorte de tangente articulée le long du chevalet.

Début du gabarit de cintrage

Pour éviter que le chevalet, une fois positionné, ne ripe sur les petits morceaux de bois, je complète avec d'autres, à cheval. Ceci me donne une hauteur de 6 mm qui devrait être suffisante pour bien tangenter le chevalet.

Gabarit de cintrage terminé

Maintenant, il reste à préparer le chevalet à l'opération de cintrage .....

A suivre ...

samedi 23 octobre 2010

Sommier en noyer


Voila quelques mois que la construction d'Opus-5 est quelque peu stoppée; les vacances et les voyages m'ont détourné quelque peu de l'objectif ... Mais maintenant, les frimas arrivent et il est temps de reprendre le chemin de l'établi.

J'avais lancé des pistes pour trouver du noyer, puisque le Grimaldi 1697 est indiqué comme avoir un sommier en noyer. Pas facile à trouver, surtout dans une bonne épaisseur.
En désespoir de cause, j'ai fini par me décider pour du noyer américain et j'ai acheté, cher (3 fois plus que le cèdre au m3 ...); un plot en 35 mm d'épaisseur.

Bois de noyer américain

Et de plus, au coeur de l'arbre !

En dégauchissant une face, j'ai préparé une ébauche de sommier et avec des supports provisoires je regarde attentivement comment tout cela se place.


Ebauche de sommier en position

Des traits sont tracés pour respecter dimensions et angles. Il restera à découper sans erreur.


Tracés de coupe
Pour ce qui est des montants pour soutenir le sommier, j'ai fait des essais avec du chêne, mais je trouve ce bois trop lourd. Je vais alléger en prenant du cèdre, mais je dois trouver un menuisier pour me le "déligner", et me faire des planches de 25 mm à la bonne cote (la petite scie à ruban que j'ai achetée ne me le permet pas).

Le tracé du chevalet est fait, sur le fond. J'ai une piste avec un facteur pour trouver un chevalet mais pas encore de résultat.

A suivre ...

vendredi 2 juillet 2010

Géométrie, quand tu nous tiens !

J'ai découpé, dans le plan du Grimaldi, la partie interne, c'est à dire sans les éclisses, et en coupant au niveau de l'avant du sommier. Je le positionne sur le fond, en prenant comme repère la fosse que j'ai dessinée à partir de la position du clavier.


Positionnement du plan sur le fond.

Mais, ô stupeur, en alignant bien le plan sur les lignes de la fosse, le plan s'en va tout de travers !



Que se passe-t-il ?
L'erreur est vite trouvée, l'angle de la fosse du Grimaldi par rapport à l'échine (côté gauche) est plus faible d'un degré (3° env.) que l'angle du clavier que j'ai récupéré (4° env.). Dans ces conditions, le plan part vers la droite !

En fait, j'ai trois problèmes à résoudre :
- l'angle de la fosse,
- le module du clavier,
- la profondeur du clavier (qui est plus long que celui du plan de 23 mm à gauche et 10 mm à droite, d'où l'angle différent).

Chacun de ces trois éléments modifie le plan de l'instrument, et je ne peux donc pas me servir directement du plan du Grimaldi.

Je commence donc par positionner le plan strictement sur le bord gauche du fond, et longitudinalement, je m'arrange pour que les droites qui délimitent la fosse sur le plan et sur le fond, se coupent à peu près au milieu.

Le plan aligné à gauche.
C'est quand même plus propre.

Maintenant, il s'agit de dessiner les cordes, parallèlement au côté gauche, et selon le module du clavier et des registres.

Sur le plan du Grimaldi, la distance de 3 octaves est de 505 mm, soit 14,03 mm d'espacement des cordes.

Sur le clavier, et a fortiori sur les registres, la distance de trois octaves est de 491 mm, soit 13,64 mm d'espacement entre les cordes.

Je ne peux donc pas me servir du plan pour déterminer le chevalet, les pointes du chevalet et du sillet. Il faut que je redessine au moins certaines cordes.


Positionnement du clavier et d'un registre sur le plan.

Je commence donc par positionner le clavier et un registre sur le plan, pour vérifier que les cordes dessinées vont passer au bon endroit par rapport au clavier, et donc aux registres.

Puis je commence par dessiner la corde du ré aigu (d'''), en vérifiant que le sautereau se positionne bien en retrait de la ligne tracée pour permettre 3mm de bec. J'utilise une règle qui passe en dessous du registre légèrement surélevé de chaque côté.


Alors je dessine l'ut aigu (c'''), puis les autres ut (j'ai pas dit zut !), en descendant, et en vérifiant bien l'espacement de 163,7 mm qui est le module de l'octave du clavier.


Dessin des premières cordes.
En mettant quelques sautereaux dans le registre, je vérifie que les lignes des cordes sont bien tracées. Evidemment, les lignes tracées diffèrent quelque peu de celles du plan.

Il va falloir maintenant positionner chevalet et sillet en essayant de respecter la courbe pythagoricienne, qui veut que chaque fois qu'on descend d'une octave, on multiplie la longueur par deux !

Remarque : c'est très pratique de travailler sur un plan à même le fond. Le moment venu, avec une pointe, on pourra reporter directement le plan sur le fond pour "former" le chevalet .....

A suivre !...

lundi 28 juin 2010

Rectification du clavier.

La géométrie de l'instrument va dépendre du positionnement du clavier. Mais, une fois ce dernier posé sur le fond, je m'aperçois de divers problèmes.

Premièrement, les ergots de bout de touche dépassent du peigne à l'arrière. Cela peut être facheux dans la mesure où le peigne vient très près de la "lower belly-rail"; le jeu entre le peigne et cette planche est de 2 mm, car il doit permettre la transposition vers le haut, soit au moins 1,2 mm, puisque le châssis du clavier est trapézoïdal. Je décide donc de rectifier ces ergots à la ponceuse.



Opération de rectification.


Ergot rectifié.

Et pour diminuer les bruits de frottement, je "graphite" les deux faces des ergots pour qu'ils coulissent au mieux, et sans bruit, dans les fentes du peigne. Ca n'a l'air de rien mais dans le silence de l'atelier, cela s'entend !


Graphitage des ergots de bouts de touches.

Ensuite, je m'aperçois que le châssis du clavier est voilé; il ne repose pas bien à gauche sur le fond. Je fabrique donc une fine cale (2mm) en biseau, que je colle, pour ajuster le coin gauche du clavier avec le fond, pour éviter qu'il ne bouge et qu'il reste bien dans son plan.

Collage de la cale.

Puis je vérifie la planéité du tout, sur le fond.

Le plan des bouts de touches.

Le plan du bout des touches est à 43mm du fond (à gauche comme à droite), soit 1 mm au-dessus du Grimaldi 1697, car la barre de balancement fait un mm de plus. Cela donne une première cote pour l'élévation et les calculs ultérieurs.

Au passage, j'en profite pour régler la hauteur de certaines touches (trop hautes ou trop basses) du clavier, en jouant sur l'épaisseur et le nombre des "mouches" au niveau des points de balancement.



Vue sur les "mouches".

J'en profite aussi pour le cirer. Apparemment, le vernis qui a été passé sur les touches est très léger, car l'encaustique à la cire d'abeille est absorbé très vite. Il faudra que j'en passe plusieurs fois. J'aime bien les claviers doux sous les doigts et bien cirés; c'est le premier contact avec l'instrument !

Je rectifie aussi le fait que certaines feintes noires laissent voir la touche sur laquelle elle sont collées, ainsi que deux ou trois qui entrainent une marche par frottement, dans leur mouvement.

Dès que j'aurai approvisionné du drap, j'en rajouterai une couche sous les touches, à l'avant, car la couche de drap existant est trop fine, et le "dip" (profondeur d'enfoncement) me semble trop important. Mais ce sont des réglages à faire à la fin, les sautereaux et le chapiteau étant en place. Normalement, sur les clavecins italiens, c'est la planche avant du châssis du clavier, muni de drap, qui arrête la course des touches.

Le clavier ainsi rectifié est posé sur le fond, et les opérations de traçage vont pouvoir commencer, en fonction du clavier et du plan du Grimaldi 1697.


Début du traçage.

A suivre !...