lundi 3 mai 2010

Fin de l'autopsie - Mes conclusions

Après de longues heures d'effort et de patience, la table d'harmonie est enfin décollée; elle est très fine (2 mm) et ne comporte que deux barrages.


La caisse laisse alors voir sa structure.


Elle ne comporte aucun arc-boutant (A tempo giusto en a 2, Le Grimaldi 1697 en a 6). Il n'y a qu'un seul renfort sur le fond et à 45° (A tempo giusto en a 3, le Grimaldi 1697 en a 4, et ils sont dans le sens de la largeur).

Mes conclusions.
Le facteur de cet instrument a voulu faire un instrument très léger, trop léger ! (table de 2 mm, éclisses de 3 mm, par d'arcs-boutants) et il y a toujours un équilibre à trouver entre légèreté et solidité. D'autant que c'était un instrument long (2,5 m) sensé descendre jusqu'au Sol grave (GG) avec un dispositif de transposition, donc rajoutant des cordes, et donc de la tension.

Mais du fait d'un sommier mal fixé sur ses montants, ce dernier s'est décollé et a pivoté  entraînant la fermeture de la fosse et augmenté le serrage des registres déjà problématique sur les italiens.

L'ouverture dans l'échine pour réparer, sortir les registres, et les raboter, a fragilisé celle-ci d'autant que, n'étant pas bien collée aux équerres (équerres en creux), elle a ensuite "flambé", d'où la "bulle" observée au tout début de cette autopsie. Plus rien ne s'opposait alors au "vrillage" de l'instrument.

Dommage ! car au début, il semble qu'il sonnait très bien, ce que je veux bien croire.

Mais il n'a pas tenu !
Il en va des clavecins comme des cathédrales ! (le choeur de Beauvais s'est écroulé en 1245, et a arrêté en son temps la course à la plus grande hauteur !)

FIN DE L'AUTOPSIE.

Un autre histoire est à écrire : la fabrication d''"Opus 5", en évitant bien évidemment de refaire les mêmes erreurs, et faire un instrument qui tienne et qui sonne !

A bientôt.

samedi 1 mai 2010

Décollement de la table d'harmonie.

La dernière opération de "déconstruction" du clavecin consiste à décoller la table d'harmonie. C'est une opération délicate car la table est très mince, et donc fragile. De ce qu'on peut en voir sur les bords, elle fait 1,5 à 2 mm !

Pour la décoller, j'utilise la technique de l'eau chaude et de la vapeur. Une patte-mouille au fer à vapeur fait l'affaire.


L'eau chaude ramollit le bois des contre-éclisses, ainsi que la colle du joint. On n'a plus ensuite qu'à glisser une lame de cutter dans le joint pour la faire passer entre la table et la contre-éclisse.


Il faut du temps et de la patience, mais petit à petit, elle sera entièrement décollée.
Suivant son état final (il y a de petites fentes facilement réparables), je verrai à la réutiliser éventuellement sur "Opus 5".

A suivre ...